• Chapitre 4: Kaelle mène l'enquête

    C'est parti pour la chapitre 4 ! Mine de rien je les rallonge beaucoup, j'espère que ça ne dérange pas ! J'essaye de les garder courts mais il se passe tellement de choses que même en faisant des effort, je rajoute de plus en plus de pages. D'ailleurs, cette histoire va être beaucoup plus longue que la première et dès que j'aurais terminé de taper l'épilogue, je pense passer à un rythme plus rapide de publication, histoire d'en finir définitivement avant l'année prochaine. Dit comme ça, on dirait que j'en ai marre, mais pas du tout. J'adore écrire les aventures de Kaelle, mais j'aimerais passer à d'autres projets et je m'oblige à ne rien commencer tant que je n'ai pas terminé ce sur quoi je suis, histoire de ne pas m'emmêler les pinceaux.

    Enfin, je vous laisse avec ce chapitre et vous retrouve tout de suite après avec le cinquième en cadeau. Bonne lecture !

     

    The hoosiers "Killer"

     

    Les photos et articles volés chez Monsieur la Tchatche n’avaient pas donné grand-chose. La police étouffait les affaires et les journalistes causaient pour ne rien dire.

    Mais je reconnaissais clairement la patte d’Eden.

     

    « Mystérieuse explosion à Sunset Bay »

    « Tony Vione assassiné »

    « Un détenu trouve la mort à la prison de Sunset Bay »

    « Le patron de Regena et trois de ses collaborateurs retrouvés morts »

     

     

    Vendini avait aussi décelé la présence d’Eden sous ces affaires. Il semblait bien la connaitre.

     

    Que représentaient-ils l’un pour l’autre ? Des ennemis jurés ? Et ce maigrichon sur les photos ? Qui était-ce ?

     

    J’observai celle que j’avais « empruntée ». Il semblait petit, maigre, tout pâle, malade même. Le genre que même moi je pouvais battre au corps à corps.

    Je repérai quelques flingues sur lui, en dehors de celui qu’il tenait à la main et m’intéressai au décor. Une rue sombre et un cadavre devant lui. Un mercenaire ? Assassin professionnel ? (Ce qui était presque pareil)

    Un ancien partenaire d’Eden ? Un rival ? Rien du tout ?

    Après tout, il pouvait avoir un lien avec Vendini mais aucun avec Eden.

    Une personne pouvait me répondre en dehors de Vendini. Daniel.

     

    Je composai son numéro de téléphone et il décrocha à la première sonnerie.

      -Kaelle ! J’allais justement t’appeler. J’ai appris que l’entretien d’embauche de ce matin s’était mal passé. Je vais essayer de te trouver autre chose. Tu cherches dans les petites annonces au moins ?

     

    Qu’est-ce qu’il me gonflait à absolument vouloir me trouver du boulot !

      -J’appelle pas pour ça. Et non, je cherche pas. J’ai aucune expérience et aucun diplôme. Personne ne me prendra.

      -Il y a peut-être une entreprise qui cherche une femme de ménage sur la côte. J’irais me renseigner.

     

    Passer de mercenaire à femme de ménage. Aem… Mouais. Vite fait. La première et dernière fois que j’ai tenu un balai, c’était pour tabasser un mec. Pas très pratique comme arme.

    Bref, je voulais pas lui parler de ça.

      -Si tu veux. Mais je voulais te parler à propos d’Eden.

     

    Son ton se fit glacial.

      -Je t’ai déjà dit que le sujet était clos.

      -Mais j’ai…

      -Arrête de t’acharner, ça ne te mènera à rien.

      -Mais toi aussi tu…

      -Je te rappelle pour te tenir au courant pour le boulot.

     

    Et il raccrocha.

    Bon sang mais il avait trahi Eden pour connaitre son secret ! Il avait monté avec un psychopathe un plan de malade pour la piéger ! Alors pourquoi il me raccrochait au nez dès que j’en parlais ?!

     

    De toute façon je l’aime pas trop Daniel. Il est trop classe. Trop propre sur lui. Trop rangé.

     

    Tant pis pour lui. Il fallait que je fouille tant que la piste était encore fraiche. Avec ou sans son aide. Et puis je n’arrivais plus à tenir en place dans cette foutue chambre d’hôtel.


    D’ailleurs il fallait que j’en change. Monsieur la Tchatche se rendra vite compte qu’il lui manque des documents et je n’avais aucune envie qu’il me retrouve.

     

    Mais en attendant il fallait que je creuse la piste Eden. Et où pouvait-on récolter des informations sur une affaire étouffée ? Les journalistes ? Hum, ce n’était pas les premiers informés. Il fallait creuser du côté de la police.

    Ils devaient garder tous les dossiers avec toutes les preuves jamais dévoilées. Peut-être qu’ils fermaient les yeux sur les affaires d’Eden. C’était même sûr ! Ouais, il y avait des flics corrompus dans le lot.

    Il suffisait d’entrer et de trouver des preuves.

     

    Facile à dire ! Non mais genre. Comme si je pouvais entrer et fouiller dans un commissariat comme ça.

     

    Il fallait que je réfléchisse.

     

    A l’heure qu’il est, ces trucs étaient sûrement archivés. Dans une salle particulière.

     

    Il fallait que je repère les lieux.


    C’est pour ça que, le lendemain, je me retrouvai à pleurnicher au commissariat. J’avais prétexté une intrusion chez moi, ce qui était à moitié vrai puisque l’autre mafieux en blanc n’avait pas hésité une seconde à enfoncer la porte de ma chambre d’hôtel pour venir me chercher.

     

    J’étais nerveuse. Et si on ne me croyait pas ? Si on me reconnaissait ? Si on protégeait Venditchatche ?

     

    J’observais autour de moi. Il fallait que je mémorise tout. Et que je trouve cette foutue salle des archives. Et que j’arrête de tapoter nerveusement du pied. Que je me calme.

    Je n’y arriverais jamais si j’avais une attitude aussi suspecte.

    Une voix nasillarde, que je connaissais trop bien, me susurra à l’oreille.

      -Les lapins vont te manger, Kaelle.

     

    Je bondis et fis volte-face. Rien. C’était juste une hallucination…

     

    L’Autre voix dans ma tête était partie mais Lucy me hantait en retour. Je ne serais jamais tranquille, en fait.

    Je soupirai et l’homme qui prenait ma déposition en face de moi haussa un sourcil.

      -Désolée. Je deviens paranoïaque avec cette affaire, m’excusai-je.

     

    Il eut un petit sourire, celui qu’on donne aux petits chatons abandonnés, et se leva.

      -Vous voulez un café ?

     

    J’ai l’air d’un putain de chaton ????

     

    Enfin, s’il allait chercher du café, je pourrais un peu plus fouiller. Donc, va pour le café de chaton abandonné.

      -Oui, merci. Si ça ne vous dérange pas.

      -Pas de problèmes. Je reviens tout de suite.

     

    Yes !

     

    Je vérifiai qu’il n’y avait personne d’autre autour de moi et risquai quelques pas prudents.

    J’avais l’air méga suspect.

    J’inspirai à fond et tentai de me détendre. Voilà, une démarche plus normale, les mains dans les poches de mon short (oui, je me suis découvert une récente passion pour le short. Ils permettent de regarder des films dans toutes les positions sans se craquer au bout d’un moment.) et on s’avance l’air de rien vers les escaliers.

     

    Je croisai deux trois personnes qui me saluèrent poliment d’un mouvement de la tête et leur rendis un grand sourire innocent.

     

    Merde, mais où était cette putain de salle d’archives !

     

    Je vérifiai derrière moi et hésitai. Le policier ne devait pas tarder à revenir. A moins qu’il ne fabrique lui-même son café. Ce dont je doutais fortement.

    J’avais plus personne pour effacer mes traces en cas de bourdes, alors il valait mieux jouer la prudence à fond. Je revins sur mes pas et m’assis juste à temps.

    Le policier arriva quelques secondes plus tard et posa un gobelet brûlant devant moi. Je le remerciai en buvant une gorgée qui fit fondre ma langue, mes dents et ma gorge sous l’effet de la chaleur. Avec ça, si j’avais pas une petite larme pour rendre ma plainte plus réaliste, je pourrais m’autoproclamer pire actrice au monde.

      -Bien, reprenons. Donc, ces individus se sont introduits chez vous mais sans rien voler.

      -Tout à fait.

      -Pas d’agression physique ?

      -Non.

      -Qu’ont-ils fait alors ?

     

    Hum… J’avais l’air débile avec ma plainte bidon. J’aurais dû inventer un vol. Juste un petit vol. Un tout petit viol vol. Vol ! VOL !

      -Est-ce que ça va ?

     

    Le flic semblait s’inquiéter. Pourquoi ?

    Je venais de faire un lapsus mental. C’est tout. Rien qui pourrait me trahir. Hein ?

      -Oui oui ça va.

      -Vous êtes sûre d’avoir bien raconté tout ce qu’il s’est passé ?

      -Oui oui.

     

    J’avais juste omis qu’il m’avait appelée juste avant, que je savais qui c’était et qu’on avait discuté ensemble juste après.

    Et qu’il avait maté mes jambes. Et. Demandé. Pour. Combien. Elles. S’écartaient.

     

    Je me sentais pas bien d’un seul coup.

      -Madame ?

     

    Madame ?! Madame ! J’avais l’air d’une putain de madame ?!

      -Ça va, ça va.

     

    J’avais même pas trente ans !

     

    Il fronça les sourcils et posa sa main sur la mienne. Ce contact me révulsa et je fis un effort de malade pour ne pas retirer ma main. Je détestais qu’on me touche.

      -Il ne faut pas avoir peur de nous dire la vérité. Nous sommes là pour vous aider.

     

    Ce mec me tirerait la larme à l’œil dites donc !

      -Tout va très bien. En fait, je vois même pas pourquoi je suis venue ici. En y réfléchissant bien, il ne s’est rien passé de grave. Conclus-je en me levant.

     

    L’autre ne semblait pas convaincu. Mais il pouvait rien faire d’autre.

    Finalement il soupira et se leva aussi en fouillant dans son pantalon.

      -D’accord. Mais au moindre problème, n’hésitez pas à appeler. Demandez Lorenzo. C’est moi.

     

    Je pris la carte qu’il me tendit et la fourrai dans la poche de mon short. Rêve toujours mon pote.

      -Au revoir madame.

     

    C’est  « Mademoiselle », ducon !!!

     

    Une fois sortie du commissariat, je fus agressée par le soleil et les odeurs de grillade. Yeark !

     

    Je ne savais toujours pas où étaient les archives. Il me fallait un autre plan. Et que j’avale quelque chose.

    Il était presque midi. Je m’engouffrai dans le premier fast food que je trouvai sur mon chemin.

    J’avais toujours l’air con quand j’entrais dans ce genre d’endroit. Après avoir mis cinq minutes pour essayer de ne pas gerber en sentant la viande grillée, je cherchai pendant mille ans les trucs végétariens dans leur menu. Puis pendant un milliard d’années ce que j’allais choisir pour varier avec mes repas habituels qui se résumaient à : frites, salade et pizza aux légumes. Cette fois ci ne dérogeait pas à la règle. Le serveur attendit ma commande en tirant une tronche de quinze pieds. Ensuite ce fut à mon tour de faire la gueule pendant qu’il remplissait un sac en papier aux couleurs et emblème du restaurant, pour que tous les passants voient bien que je n’étais qu’une flemmarde qui ne mangeait pas équilibré.

    J’étais habituée à manger mal avec Eden, et je restais maigre comme une baguette. J’avais peut être repris des kilos ces derniers temps, à force de ne rien foutre, mais j’étais passée de maigre à mince alors.

     

    Bref bref.

     

    Il fallait aussi que je change d’hôtel. J’avais déjà changé de chambre, vu l’état de la porte de l’ancienne, mais je n’avais pas envie que Venditchatche vienne récupérer ses documents.

     

    En rentrant, je passai devant un bâtiment qui ne m’était pas inconnu. Je m’arrêtai et l’observai. Il s’agissait sans doute d’une vieille usine désaffectée, en ruine. Plus qu’en ruine. Il lui manquait une partie de la façade et je pouvais voir des restes de sa structure carbonisée à l’intérieur. Carbonisée. Comme s’il y avait eu un incendie. Où une explosion.

    Je savais où j’avais vu cette usine.

    Un coup d’œil aux alentours et je me faufilai dans les décombres. D’après l’article trouvé chez Monsieur la Tchatche, l’explosion s’était produite il y a quatre ans. Personne n’avait essayé de reconstruire par-dessus. Elle était restée telle qu’elle. Pourquoi ?

    Je poussai quelques débris du bout du pied, et sursautai en percevant un mouvement cent mètres plus loin.

     

    Une bestiole ? J’espère ! Je n’étais toujours pas armée et nulle au combat.

     

    Il faudrait que je m’inscrive un jour à un cours de euh… boxe ou karaté ou judo ou n’importe quel truc qui permettrait d’étaler ses ennemis à mains nues.

    Ou alors je pouvais acheter un flingue.

     

    Tentant de me faire la plus silencieuse possible, je m’approchai de l’endroit où ça avait bougé. On peut dire que j’étais douée pour ne pas me faire remarquer. C’était plus pratique pour descendre quelqu’un. Il ou elle n’avait pas le temps de se défendre et je ne laissais presque aucune trace.

    C’était Eden qui m’avait appris ça. Et presque tout ce qu’il fallait apprendre pour tuer sans se faire chopper. Elle avait beau diriger un grand groupe, avant, elle avait toujours pris le temps de s’occuper personnellement de chacun de nous.

    Cette époque me manquait. L’époque où tout était plus simple. L’époque où j’avais un semblant de famille. On restait jamais plus d’une semaine au même endroit et je peux dire que j’en ai vu des trucs fous !

    L’époque où Eden, Lucy et Etan étaient encore vivants. Etan. La première personne avec qui j’ai sympathisé après… Après…

     

    Je secouai la tête pour chasser ces souvenirs et essuyai mes yeux humides du revers de la main. Le truc qui avait bougé n’était qu’un clochard.

    En fait, il y en avait plein ici.

    C’était peut-être pour ça qu’on ne touchait pas à cette ruine. Les clodos venaient ici au lieu de traîner dans les rues.

    Je pourrais peut être essayer d’en interroger un. Pourquoi pas celui qui se trouvait devant moi, pour commencer.

      -Hé toi ! Il s’est passé quoi ici ?

     

    Le mec me regarda d’un œil vitreux et méfiant. Je sortis un billet de mon portefeuille et lui tendis. Il laissa échapper un truc entre le rire et la quinte de toux, et répondit :

      -On ne m’achète pas, la gosse.

     

    Ok, d’abord « madame » ensuite « la gosse ». Est-ce qu’on pouvait me donner mon âge, un jour ?

    Je remis mon billet dans ma poche.

      -Ok. Tu peux répondre à ma question ?

     

    L’autre resta silencieux et je soupirai, frustrée.

      -Bordel, qu’est-ce que vous avez dans cette putain de ville à ne rien lâcher ?!

      -Et en quoi ça t’intéresse ? Si c’est pour racheter cet endroit, c’est pas la peine. Personne n’y a touché depuis quatre ans.

      -J’ai l’air d’une bourge qui dépense son fric à tout va ? (bon ok, je venais de lui en proposer, mais ça comptais pas !) Ça m’intéresse, c’est tout.

     

    Je cru déceler un sourire sous sa barbe et il secoua la tête.

      -L’usine a explosé il y a quatre ans. Les flics n’ont pas enquêté. Personne n’y a plus touché.

      -C’était une usine de quoi ?

      -Textiles.

      -Textiles ?

     

    J’étais un peu déçue. J’imaginais un truc un peu plus… Illégal. J’observai les restes autours de moi. C’était peut-être qu’un contrat pour Eden. Un truc comme j’en avais vu tous les jours pendant quelques années.

      -Et l’explosion ? Elle était due à quoi ?

      -Tu crois vraiment que je vais savoir un truc pareil ?

     

    Je haussai les épaules.

      -On sait jamais.

    Le clodo hésita.

      -Il y a un type un peu plus loin qui était là avant moi. Il est peut être au courant de certains trucs.

     

    Il coopérait assez bien. Par rapport à ce que j’ai eu hier, c’était plutôt agréable. Mais étrange. Etrange qu’il refuse mon fric et réponde sans rien demander. J’avais peut être de la chance sur ce coup-là.

      -Il ressemble à quoi ?

      -Miteux.

     

    Je marquai un temps de pause et il ajouta :

      -Enfin plus que moi. Je vais t’accompagner.

     

    Debout, il me dominait d’une bonne tête, même vouté. Je remarquai que ses épaules étaient extrêmement larges, malgré la veste qui flottait autours de ses côtes et donnait l’impression du contraire. En fait il n’avait pas l’air très maigre, ni même malade.

    En passant devant d’autres occupants de ces lieux, je me demandai s’ils étaient plus baraqués qu’ils en avaient l’air, eux aussi. Ou peut-être que mon guide était un SDF récent. Un ancien rugbyman SDF.

     

    Ou pas SDF du tout.

     

    Non, je me faisais des films. Pourquoi un mec  ferait semblant d’être un clochard dans un endroit où il ne pouvait même pas quémander du fric ?

     

    Après être passés devant une dizaine d’autres personnes, je constatai les dires de mon guide. Mon nouvel informateur était vraiment, vraiment, vraiment miteux. Le genre tout maigre et tout malade, presque chauve et tellement sale qu’on arrivait plus à voir sa couleur de peau.

    Après un bref échange de regard avec mon clodo géant rugbyman, je m’accroupis devant lui, sortis de nouveau un billet de ma poche et lui tendis en demandant :

      -L’explosion qui a détruit l’usine. Elle était due à quoi ?

     

    L’autre sourit de toutes ses… gencives. Il prit le billet et le fourra dans son manteau.

      -Je sais pas ce que vous avez tous avec cette usine en ce moment, mais tant que vous êtes aussi généreux, ça me va !

      -Tous ? Demandais-je, surprise.

      -Il y a deux jours, deux personnes m’ont posé la même question. Il marqua un temps de pause. Et ils ont payé plus cher.

     

    Sur ce, il sourit de nouveau en tendant la main pour que je surenchérisse.

    Il faut vraiment que je me rachète un flingue. Il n’aurait jamais tenté de négocier avec un flingue braqué sur sa tête. Mais pour le moment je ne pouvais que ressortir quelques billets en soupirant.

      -J’espère qu’à ce prix-là les informations seront intéressantes au moins. Grondais-je tout bas.

      -C’est pas un accident qui a provoqué l’explosion. Lâcha le clodo miteux.

      -Je le sais déjà. Je poserais pas de questions sinon.

      -Les flics ont conclu à un règlement de comptes entre gangs. Mais j’étais dans ce quartier depuis pas mal de temps. Cette usine n’appartenait à aucun gang de cette ville.

      -Attend. Comment ça ? Pourquoi l’usine appartiendrait à un gang ? Elle faisait autre chose que des fringues ?

     

    Il eut un sourire énigmatique et je tendis un autre billet pour le faire parler.

      -On me la fait pas à moi. Je sais reconnaitre une affaire louche quand j’en ai une sous les yeux. Les mecs de là-bas n’appartenaient à aucun gang connu. Et je peux te dire qu’à force de trainer dehors, je sais les reconnaitre, les gangs !

      -Qu’est-ce qu’ils foutaient là-bas alors ?

      -Oh, ils devaient blanchir de l’argent, ou un truc comme ça. Ils sortaient toujours avec des valises pleines de billets et n’hésitaient pas à se montrer généreux. Il sourit en rêvassant. La belle époque.

     

    Je me redressai. Songeuse.

       -Une dernière chose. Ajoutais-je. Ils ressemblaient à quoi les gens qui sont passés vous voir il y a deux jours ?

      -Une fausse rousse, pas grosse, mais pas maigre non plus, et un grand tout maigre, brun. Il ressemblait un peu à une mante religieuse.

     

    Ouais. Ouais ouais… Les mantes religieuses brunes et les fausses rousses ça devait pas courir les rues. Je pense.

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