• Une histoire encore plus sombre sans lapins. Chapitre 1.

    Voilà enfin la suite d' Une sombre histoire de lapins dont le titre est: Une encore plus sombre histoire sans lapins. Parce qu'elle est encore plus sombre et qu'il n'y a pas de lapins. Logique.

    Le format sera à peu près le même, des chapitres courts, de trois à cinq pages à peu près mais, le scénario étant plus élaboré, il pourrait y avoir beaucoup plus de chapitres que pour la première.

    Autre nouveauté, je mettrai la musique qui m'a le plus inspirée pour chaque chapitre. Histoire de plus vous plonger dans l'ambiance. Je vous bichonne quoi.

     

    Bonne lecture !

     Lzn02 "Is she crying"

     

    Chapitre 1 : Hélène et les lapins

     

     

     

     

    « Jamais on n’a vu,

    Jamais on ne verra

    La famille lapin

    Courir après la mort

    Le papa lapin

    Et la maman lapin

    Et les enfants lapins

    Auront le cou tordu ! »

     

      -Et donc, mademoiselle Ronaut, en quoi pensez-vous être qualifiée pour cet emploi ?

     

    Je sursautai. Bordel, encore une hallucination auditive ! Ça me le faisait toujours quand je stressais ! Bon, maintenant affiche un grand sourire forcé, mensonge prêt à être largué.

      -He bien, je suis assidue, ponctuelle et j’aime le contact avec les gens.

     

    Ahahah ! Si un jour on m’avait dit que je sortirais ça ! Non mais sans blagues ! Le contact avec les gens ? Le contact avec les gens ?! Oh oui, dans un sens !  J’avais l’habitude d’établir un contact…. Mortel.

      -Hum hum…

     

    L’homme réfléchis, inspira un grand coup, et finalement trancha :

      -Vous n’avez aucun diplôme, aucune expérience professionnelle, votre CV est vide. Je ne pense pas que nous vous retiendrons pour ce travail. Bonne journée.

     

    Je haussai les épaules, détachée. Ce n’était rien d’autre que la cinquième fois qu’on me sortait le même discourt.

    Le pire, je pense, était le « Bonne journée » qu’ils lançaient à la fin. C’était toujours très ironique, genre « Bonne journée misérable chômeuse sans avenir »

    Au début, j’avais eu des démangeaisons, des envies de leur faire ravaler leur « Bonne journée », mais finalement, j’avais pris sur moi et encaissé.

     

    En fait, c’était surtout parce que je n’avais plus de flingue.

     

    Lorsque je me retrouvai dehors, le soleil de Sunset Bay m’inonda.

    Sunset Bay, le soleil, la plage, les adolescentes pré pubères en bikini. Un lieu idéal pour refaire sa vie incognito sous le nom bien pourri d’Hélène Ronaut !

    Enfin, sur les cartes postales, les pubs des agences de voyage et dans la tête des gens comme moi, qui s’y rendaient occasionnellement, l’espace de quelques jours avec ses collègues de boulot. Non parce qu’en vrai, la ville était divisée entre quatre clans de mafieux. Ne m’en demandez pas plus, je n’avais pas fait de recherches sur eux. Je préférais me faire toute petite et me concentrer sur ma réinsertion professionnelle.

    J’aurais pu  continuer mon ancien boulot, c’est-à-dire mercenaire, mais comme je venais de le dire, je préférais me faire toute petite.

     

    Et puis je n’avais pas toutes les compétences requises pour me lancer en freelance.

     

    Et puis j’essayais d’oublier tous les évènements de cette dernière année. Histoire de ne pas finir totalement dingue.

     

    Et puis j’étais nulle sans l’organisation de mon ancienne patronne, Eden.

     

    Comme on me l’avait fait remarquer lors de mes précédents entretiens d’embauche, je n’avais aucun diplôme, aucune expérience (légale), aucune compétence utile et même pas un logement fixe. Je vivais à l’hôtel depuis des mois sans vraiment chercher de quoi me poser définitivement.

    J’étais dans une période où je commençais à me relever doucement. Avec l’allure d’un escargot qui s’est replié sur lui-même pour panser ses blessures et qui ressort de sa coquille maintenant.

     

    Je passai une main dans mes cheveux courts en bataille et soupirai. Il fallait que je tire un trait sur mon ancienne vie.

    Il m’arrivait de rêver éveillée, d’entendre la voix de Lucy, de voir sa petite tête blonde au milieu de la foule. Dans ces moments-là, j’avais peur, j’étais terrifiée, même, et je me demandais si ma place n’était pas finalement dans un asile.

    Mais je tenais bon, et j’usais de tous les moyens disponibles pour oublier : nouvelle identité, nouvelle coupe de cheveux, nouvelle ville, nouveau boulot… Enfin, nouveau pas-boulot, pour le moment. J’avais même tatoué un phœnix, le long de ma cuisse jusqu’en haut des côtes en passant sur ma hanche. A l’endroit où il me manquait un morceau de chair. Je renaissais de mes cendres.

    Le seul lien qui me retenait à mon ancienne vie c’était Daniel, qui prenait de mes nouvelles de temps à autre.

     

    Daniel et Eden.

     

    Oui, je sais, Eden était morte. Je le savais mieux que personne, vu que c’était moi qui l’avais tuée d’une balle en pleine tête.  Mais elle m’obsédait plus que tout. Elle. Son passé. Tout.

     

    Quelles relations pouvait-elle bien avoir eu pour avoir le pouvoir d’effacer les casiers judiciaires de ses protégés ? A quel prix ?

     

    Je n’avais d’elle plus que son téléphone, et elle était terriblement prudente de son vivant. Je m’étais vite retrouvée sans aucune piste. Pourtant, je l’avais toujours. Je le gardais dans l’espoir de trouver une piste, même infime.

     

    Ma peau commençait à chauffer sous le soleil brûlant et je pressai le pas. Youpi, j’allais encore brûler !

    Vivant principalement la nuit, avant, j’avais découvert le soleil, ce fléau, et ma capacité à cramer même en me tartinant de crème. Enfin, j’avais un peu bronzé quand même. Oui, un maaaaagnifique bronzage agricole qui imprimait le bord de mes tee-shirts sur mes bras.

     

    Erk ! Ça sentait la viande! J’avais envie de gerber.

     

    De la viande grillée.

     

    De la viande humaine.

     

    Il fallait vraiment que je rentre chez moi ! Je ne supportais plus le monde extérieur !

     

    J’accélérai encore, le cœur au bord des lèvres, mon ventre se tordant au souvenir de ma propre chair sanguinolente descendant jusqu’à mon estomac.

    Pourquoi ça sentait tellement la viande l’été ?! C’était invivable !

     

    L’hôtel fut enfin en vue et l’odeur de nourriture s’accentua. Elle venait du restaurant de l’hôtel.

     

    Je hais l’heure des repas.

     

    Lorsque je fermai la porte à triple tours, je m’y appuyai quelques instants pour respirer l’air sain de la chambre et faire partir ma nausée.

     

    Daniel m’avait proposé plusieurs fois de voir un psy, mais je préfèrerais crever plutôt qu’aller parler de mes problèmes de dédoublement de personnalité et de traumatismes (dus à des psychopathes cannibales obsédés par les lapins) à un inconnu. Le dédoublement de personnalité était plus ancien que cette histoire de lapins, mais toujours est-il que je pouvais parfaitement me soigner toute seule ! Oui, avec un peu de volonté j’arriverais à m’en sortir !

     

    La preuve : la voix au fond de ma tête, l’Autre, n’avait pas réapparu depuis mon changement radical de vie. Cool non ?

     

    Bon, et maintenant ? Que faire de ma journée ? Je ne pouvais pas sortir avec ce soleil et cette odeur de viande et je n’avais plus d’entretiens d’embauche jusqu’à nouvel ordre.

    J’avisai la pile de DVDs que j’avais amassé depuis mon arrivée. Tiens, et si me faisais à nouveau un marathon James Bond ?

     

    Il faudrait quand même que j’achète d’autres films. Ou que j’en regarde moins. Non parce qu’engloutir une vingtaine de films en deux semaines, c’était peut-être un peu trop.

     

    Je m’affalai sur le lit avec la grâce d’un phacochère obèse, lançai le DVD et …. Bordel c’est quoi ce putain de lapin dans la bande annonce ?! A chaque fois je me fais avoir !

     

    Les lapins obsédaient Lucy. A un tel point qu’elle avait bouffé des gens. Qu’elle avait failli me bouffer. Que j’avais bouffé une partie de ma hanche…

     

    Je fermai les yeux, tremblante, et luttai pour bouger ma main armée de la télécommande et passer directement au menu.

    Il me fallut quand même quelques secondes de plus pour me calmer et me concentrer sur le film.

     

    C’était con d’avoir peur des lapins, je sais, mais je n’arrivais pas à le contrôler. A chaque fois que je voyais un lapin, je m’attendais à voir Lucy débarquer pour l’exploser et me tuer par la même occasion. Ou pire.

     

    Je somnolais au milieu du troisième film quand une sonnerie retentis. D’une main distraite j’attrapai mon téléphone et raccrochai.

     

    Foutez-moi la paix. Pas maintenant.

     

    Le téléphone continua de sonner.

     

    Bordel ! Mais vous allez me…. Je stoppai net. Ce n’était pas mon téléphone qui sonnait. Cela voulait dire que…..

     

    Je me précipitai sur le téléphone d’Eden et mon cœur bondit hors de ma poitrine en voyant un numéro inconnu s’afficher sur l’écran.

     

    Ce n’était pas possible !!!

     

    Je décrochai et une voix masculine retentis au bout du fil.

      -Eden ?

    (à suivre...)

     

    J'espère que ce premier chapitre vous a mis l'eau à la bouche ! Rendez vous le mois prochain pour le second chapitre et voici un petit bonus. Il s'agit d'un griffonage qui m'a servi à visualiser Kaelle avec sa nouvelle coupe et son tatouage (surtout son tatouage).

     

    kaelletatoo

     

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