-
Chapitre 8: Le secret de Vendini
Un chapitre à quatre mains avec Antonio Vendini du Vendini Show, attendez vous à pleiiiiin de révélations sur Eden ! Enfin, une en particulier.
Et sinon, très bonne nouvelle, j'ai calculé le nombre de chapitres que j'ai déjà écrit et je peux passer à deux chapitres par mois ! Le prochain sera donc publié dans deux semaines je penses. Suivez bien l'actualité de ce blog et n'hésitez pas à commenter.
Florent Dorin "A little bit longer"
J’étais crevée et courbaturée de partout. D’un côté, c’était normal vu ce qu’il s’était passé hier soir. Et puis j’avais pas fait de truc aussi intense depuis…. Depuis… J’effleurai inconsciemment ma hanche. Valait mieux oublier ça.
Venditchatche sortait de sa voiture devant son bar et je me précipitai sur lui en lui collant les photos que j’avais reçues sous le nez.-Il faut qu’on parle !
Il mit quelques secondes à réagir, puis sourit amèrement. Je prenais ça pour un aveu.
-Vous savez parfaitement que c’est toujours moi qui parle. Venez, allons dans un endroit calme. Ne vous en faites pas, je ne suis pas armé. Pas trop. Bon si carrément.
Je haussai les épaules. Je l’étais aussi. Et je voulais des réponses.
C’était la deuxième voiture que je partageais avec un inconnu, en deux jours. Sauf que celui-là n’était pas vraiment un inconnu. Et qu’il… J’y croyais toujours pas…
La voiture s’arrêta, et je sorti la première. Je tentai de repérer le café où il m’emmenait, mais ne vis qu’un parc.
A cette heure-ci, il n’y avait que des sportifs. Enfin. Des gens qui veulent rester en forme, et des grosses qui pensent que trottiner une demi-heure par jour, avec une copine, leur fera perdre quinze kilos.
Je pouvais passer inaperçu avec mon short, mes converses et mon tee-shirt à tête de mort. Vendini, par contre, tout de blanc immaculé…
-C’était une relation sérieuse ou juste une histoire de cul ?
Oui, j’étais directe. Mais j’avais envie d’expédier très vite cette conversation pour ne plus penser à ces photos d’Eden et de Vendini la tchatche ensembles.
-Pour moi, c’était sérieux, mais pour elle, je pense que ce n’était qu’une passade. Elle a toujours été très secrète. Par contre, qu’est-ce qu’elle était bruyante…
Je blêmis rien qu’à la vision de… Je levai une main, comme pour me protéger.
-Stop ! J’veux pas connaitre les détails. Donc, elle n’a jamais fait allusion à la personne qui effaçait toutes les traces de son équipe ?
S’il avait été amoureux d’elle à l’époque, je me demandais comment il allait réagir en apprenant sa mort. Et puis…
-Et puis Daniel m’avait dit que vous vous étiez battus ! Comment est-ce qu… ?
Et il ne fallait pas oublier l’affaire Wolffe. Si Monsieur la Tchatche y était associé…
Je serrai les poings et la mâchoire avec une furieuse envie de lui coller mon flingue entre les yeux.
-Daniel ? Tu fais confiance à Daniel, qui a trahi Eden par le passé ? Qu’est-ce qu’il t’a dit, hein ? Que j’étais un fou furieux, un accroc de la gâchette et un psychopathe ? Il a pas tout à fait tort… Anyway !
Il s’assit sur un banc et je le suivis. J’aurais l’air trop bête debout comme ça.
-Eden et moi, on a eu une relation… très fusionnelle. On essayait de se tuer la moitié du temps et l’autre, on sortait ensemble. C’est la faute au boulot ! Moi, je bosse pour des mafieux, elle pour un maître-chanteur invisible. Que je ne connais pas. Mais je connais quelqu’un qui le connaît.
Je me penchai en avant, intéressée. Un maître-chanteur ? Quelqu’un qui le connaît ?
-Ah ? Qui ça ?
-Il est mort. Je crois. J’espère. C’était un trafiquant de drogues. Il n’est pas important, pas tant que ça. Ce qui est important, c’est que tu cherches des infos sur Kyle Wolffe, je me trompe ?
Je bondis du banc comme un diable de sa boite.
-Comment vous savez ça ?! Et puis… Et puis…
Je ne savais pas quoi répliquer. Il m’avait prise de court ce con !
-Et puis qu’est-ce que ça vous rapporte d’être associé à un connard pareil ?!
Et si l’explosion de l’usine avait profité à Vendini ? C’est vrai ça ! Si Eden couchait avec Vendini, il avait bien pu lui demander un petit service, genre envoyer un message à Wolffe en faisant exploser son usine. Histoire de le tenir en laisse.
-C’était pour vous qu’Eden a fait exploser son usine ?
-Non. Kyle Wolffe, c’est un rien-du-tout. Je lui ai mis mon poing dans la figure une fois, mais il a tellement de dents en or que c’est moi qui suis allé à l’hosto. Noon, j’ai juste reçu un appel d’un pékin d’Archgate. Il se vantait que j’allais enfin payer pour le meurtre du cousin de sa deuxième femme. Le monde est petit ! Il m’a dit qu’il m’avait envoyé une grande tueuse à gages aux fesses, et il m’a pas fallu longtemps pour additionner deux et deux. Tu comptes toujours me faire la peau ? Ou je te transforme en fauteuil ikéa ?
Je restai là, interdite.
Deux choses.
La première : Je m’étais faite avoir ! Et bien même ! Comme une bleue !
Et la seconde : comment il faisait pour dire autant de trucs sans respirer ???
Finalement, je me rassis. Toute penaude.
-Quel connard… S’il était pas en prison, j’irais bien lui montrer ce qu’il se passe quand on se fout de moi comme ça.
-Il est mort dans la nuit. Crise cardiaque. Une sévère crise cardiaque. J’ignorais même que les crises cardiaques pouvaient repeindre les murs…
Je ne pus retenir un petit sourire en coin.
-Il devait être aussi pourri que son patron. Vous saviez qui aurait pu profiter de l’explosion de l’usine Wolffe ? J’ai la vague impression qu’en fouillant sur cette piste, on trouvera qui protégeait Eden. Et en échange de quoi.
-Qui protégeait Eden… Plutôt qui elle protégeait. Me corrigea-t-il. En parlant avec mon ami mort, après qu’il soit mort, enfin je suppose…
Mais il est mort ou pas à la fin ?!
-… J’ai réussi à obtenir un nom. Nista. Nathaniel Nista. Mais un nom, c’est un indice faible, d’autant plus que ça sert souvent d’alias.
Et j’étais bien placée pour le savoir…
-Je peux savoir pourquoi tu es venue me voir, miss Ronaut ? Juste pour défendre la dignité de ton ancienne boss ? Elle faisait du 95E, tu sais. Jusqu’à quel point tu étais intime avec elle, mmh ?
Il se leva et sourit.
-Je pourrais dire qu’elle me manque, mais, la vérité, c’est que je suis trop prétentieux pour l’admettre.
Je me levai à mon tour, ignorant royalement cette remarque sur l’énorme poitrine d’Eden. Parce que bon, du bonnet E, c’est énorme. Je savais que c’était imposant chez elle, mais pas à ce point-là ! Bref. Je répondis :
-Quand on flanque une balle dans la tête de quelqu’un, on peut dire qu’on est intime, tu crois pas ?
Je restai sur mes gardes. Qui sait comment Venditchatche allait réagir.
-En tout cas, merci pour le nom. Ça m’évitera d’enquêter plus du côté de Wolffe. Ce mec est un vrai dégénéré. Vous êtes au courant pour sa petite résidence près de la zone de Whitehouse ?
-Donc elle est vraiment morte… Cool. C’est un mot cool, cool. Ca exprime tout et rien à la fois.
Il me saisit soudainement les bras et me secoua. J’hésitai entre me débattre ou tenter de saisir mon flingue.
-Dis-moi que tu dis la vérité et qu’elle a pas juste glissé sur son savon dans la baignoire !
-Hein ?
J’étais… perplexe. Non. Plus que perplexe.
-Si j’en suis sûre. On s’est battu et je lui ai fait sauter le crâne.
Sur fond de lapins cannibales…
-Cool. C’est un mot cool, cool…
Ok. Il était en état de choc, je crois. Peut-être sa manière d’exprimer sa peine. C’est qu’il doit avoir un cœur derrière ses yeux flippants et sa grande gueule…
-Tu trouveras rien à Whitehouse, si c’est bien là où tu as fait ta petite descente. Tu as eu des nouvelles de Daniel ?
Putain, j’ai oublié d’effacer la vidéo de sécurité ! Enfin, il n’ira pas se plaindre aux flics vu ce qu’il s’y passait !
-Il ne veut plus entendre parler de son ancienne vie. S’il m’aide c’est juste pour clore l’affaire Eden. Il s’est passé beaucoup trop de trucs pour laisser ça en plan. L’affaire du cannibale de Bertieux, en France, il y a six mois, tu en as entendu parler ?
-Ne t’approche pas de Daniel.
-Il a descendu le mec qui incitait Lucy à bouffer des gens alors qu’ils avaient commencé avec moi. Vous m’aviez demandé pourquoi ce tatouage, hein ? C’est pour planquer ça.
Je baissai légèrement mon short à l’endroit où il me manquait un bout de chair. Malgré le tatouage, c’était toujours visible. Malheureusement pour moi.
-Ensuite il m’a trouvé une nouvelle identité, me verse de l’argent régulièrement et s’acharne à me trouver des entretiens d’embauche.
Antonio se pinca l’arête du nez et sans que je le voie venir d’où que ce soit, me planta son poing dans l’estomac. Je voulu sortir mon arme, mais il fut plus rapide et me colla une droite sous le menton qui me fit tomber à terre.
J’étais un peu sonnée, mais je réussis à prendre mon flingue et à me relever.
-Je déteste les gens stupides et BON DIEU ce que tu les représentes bien ! Ça ne t’intrigue pas qu’il te verse de l’argent régulièrement et te trouve une nouvelle identité ? Comme Eden faisait avant ? Allô la terre, ici la Vendilune. Non, c’est l’inverse. Allô la lune, ici la Venditerre ! Tu vas pas me faire croire que Daniel est devenu subitement un crack du système, si ?
-Daniel était son bras droit. Et il a réussi à créer une fausse entreprise et de faux employeurs pour tenter de savoir qui effaçait les traces d’Eden.
Je secouai la tête.
-Pourquoi il enquêterait de nouveau dessus alors ?
Je songeai aux mystérieux dossiers et à la personne qui m’avait ramenée chez moi.
-Ca n’a pas de sens… Soupirais-je.
-Tu vois que tu commences à réfléchir. Bon, tu comptes le ranger un jour, ton pistolet à eau ?
Il regarda l’heure sur son téléphone.
-Je vais devoir aller bosser, quand même. Surtout, ne t’approche pas de Daniel. Tu ne peux pas lui faire confiance. Moi, tu t’attends à chaque instant à ce que je tente de te tuer… Ce n’est pas le cas avec Daniel, et c’est ce qui le rend plus dangereux que moi.
Je haussai les épaules.
-Il m’a toujours tapé sur le système.
Je regardai l’heure, moi aussi. Ouais, il allait bientôt être midi. J’avais justement rendez-vous avec Daniel. Et puis ensuite j’irais enquêter sur ce fameux Nista. Il faut que je me le note quelque part pour ne pas l’oublier. Sur le téléphone, tiens. Nista. Nista. Voilà, c’était noté !
-Un dernier truc. Ce type, Nista, semble vous intéresser. Vous enquêtez depuis longtemps dessus ?
-Je n’ai jamais enquêté sur lui. Il est juste… là. Toujours où il faut et quand il faut. Ce mec, ma fille… Ce mec, c’est Dieu.
Il s’éloigna.
Dieu… Rien que ça.
Et puis il travaillait ses phrases à l’avance ? Le genre qui se réfléchit des heures pour faire bien stylées au moment de partir.
Vendini se retourna et agita les mains en l’air.
-J’ai un carnet plein de répliques cultes ! Je te le prêterai pour faire des sorties de scène classes !
Classe !
Oh mais il lisait dans les pensées ou quoi ?!
Ce ne fut que lorsque sa voiture démarra que je me rendis compte d’un truc : je rentrais comment moi ? Je savais même pas où j’étais !
Je soupirai en fourrant mes mains dans mes poches et observai le parc. C’était plutôt agréable comme endroit. C’était vert. Et vert. Et… encore vert. Avec des écureuils et des bancs.
C’était mignon les écureuils.
Je me dirigeai vers la sortie. Il faudrait peut-être prendre un taxi. Encore.
Une voiture s’arrêta devant moi et, une fois la surprise passée, je montai dedans en grommelant :
-T’es obligé de toujours me tracer avec ce foutu GPS, Daniel ?
Tags : une histoire encore plus sombre de lapins, eden, kaelle, vendini, révélations
-
Commentaires