-
Chapitre 7: Sad day
Voilà le chapitre 7, un chapitre où Kaelle doit faire face aux révélations sur Wolffe et s'en sortir comme elle peut. Je n'en dirais pas plus, à vous de lire ^^ n'hésitez pas à donner votre avis par commentaire.
Kyo "Sad day"
Il me restait encore une partie de mon après-midi avant que Daniel revienne. Le temps de faire une visite au patron de la Wolffe industrie.
Mais d’abord, il fallait que je me change. J’avais l’impression que mes fringues sentaient/suintaient la prison.
Et dire que je devrais être enfermée là-bas pour tout ce que j’ai fait.
Je saisis ma valise. Et me rendis compte que celle-ci était de l’autre côté du lit. Mais c’était quoi cette valise alors ?
Un cadeau pour accompagner le dossier ? Une bombe ? En tous cas elle était lourde. Je l’ouvre ? Ou pas ? Si c’était un piège, pourquoi m’aurait on donné ce relevé téléphonique ? Tant pis, je l’ouvre.
Le clic des verrous me hérissa les poils tandis que je basculai la partie supérieure du bagage.
Ohputainsamèremercipèrenoël.
C’était blindé de flingues ! Mais quand je dis blindé c’est blindé !! Avec les recharges et tout et tout !
On aurait pu me mettre un mot du genre « Descend Kyle Wolffe pour moi. Bisous.», ça aurait été pareil. En tout cas, même sans mot, le message était passé.
Une douche plus tard, la vieille Kaelle était de retour. Celle qui n’a peur de rien. Celle qui flingue n’importe qui et ne se fait jamais flinguer. Celle que j’avais adoré être.
Enfin. Une Kaelle qui devrait peut-être songer à passer le permis un jour. Parce qu’un tueur qui prend le taxi c’est pas terrible. Je décidai de sortir du taxi plus tôt et continuai la route à pied. Il valait mieux arriver discrètement.
Tiens au fait, il ressemblait à quoi Wolffe ? (hey, j’ai pas encore oublié son nom !) C’est un peu con de se poser la question seulement maintenant !
Tant pis. C’était trop tard.
Je vissai un silencieux au bout de mon arme et m’accroupis en arrivant près du bâtiment.
L’endroit était assez isolé. Génial pour diriger tranquillement un business illégal, mais pratique aussi pour éliminer tout ce beau monde sans être dérangé par les voisins. Enfin, il faudrait pas que j’oublie d’interroger Kyle Wolffe avant hein. Histoire de voir le vrai rôle de Venditchatche dans cette affaire.
Hé, minute. Et Eden dans tout ça ? Hum. Si je trouve à qui profitait l’explosion, ça peut rejoindre sa piste. Ouais, c’était un bon plan.
Je coupai mon téléphone et me rapprochai silencieusement de l’entrée. Deux hommes y fumaient une clope sans trop se soucier des alentours. Visiblement il n’y avait pas beaucoup de gêneurs à qui faire la peau. Bon, ils faisaient quand même au moins 110 kilos chacun et il faudrait, soit bien viser la tête, soit tirer plusieurs balles pour les achever. Ça, c’était mon domaine. Je pourrais même leur tirer une balle dans la nuque pour faire croire à une exécution quand on retrouvera le corps.
Je me rapprochai de plus en plus et perçus quelques bribes de conversation venant des deux hommes.
-T’étais là quand un des clients a failli être castré ?
-Ouais, on a dû s’y mettre à plusieurs pour maîtriser la situation. Wolffe a réussi à calmer le client. Enfin, je crois.
Je fronçai les sourcils. On avait déposé sur mon lit une conversation téléphonique entre Wolffe et un de ses clients. J’avais globalement compris que Wolffe avait un petit commerce illégal qui lui rapportait une véritable fortune. Mais depuis le début je me demandais pourquoi il avait autant besoin de s’isoler pour un truc comme ça. Dans quoi il trempait ? Drogue ?
Et si c’était un piège ?
Pourquoi m’avoir donné des armes alors ?
Non, j’étais totalement paumée.
Ou alors on m’utilisait pour descendre Wolffe alors qu’il n’avait rien à voir là-dedans. Après on m’accuserait.
Mais si Wolffe était innocent, je n’aurais jamais pu entendre cette conversation entre ses gorilles. J’irais voir par moi-même, hein. Je vais me faire repérer à force de me faire des films comme ça.
Je me cachai dans l’angle d’un mur et attendis un moment. Juste le temps que les hommes, qui faisaient quelques pas, se retrouvent tous les deux dos à moi. Ensuite, tout fut une question de rapidité. Aucun n’eut le temps de réagir, et ils s’effondrèrent tous les deux face contre terre. Histoire qu’on voie bien le petit trou dans leur nuque.
Je levai les yeux et vis des caméras de sécurité. Ok. Il faudra que j’efface mes traces en sortant. Mais du coup. On m’avait repéré ?
Je soupirai. Sans Eden pour préparer le terrain, c’était plus chiant. Beaucoup plus chiant. Mais je ferais avec. Déjà, il fallait que je planque les corps des molosses. Hum, des bennes à ordures à côté. C’était pas mal !
Je trainai le premier corps. J’avais l’impression de tirer un cachalot obèse. Déjà qu’un cachalot normal, c’était pas la joie, mais imaginez : un cachalot obèse !!
Bon, il fallait que je me rende à l’évidence : je ne pourrais jamais le mettre dans la poubelle. Peut-être à côté, un peu caché, mais ça s’arrêtai là.
Au second maintenant.
Bordel, j’ai juste éliminé deux gars et j’étais déjà crevée. J’aurais peut-être dû observer le terrain et préparer un plan, avant d’y aller.
Il n’y avait personne pour me réceptionner à l’entrée et je pu monter jusqu’au deuxième étage où s’alignait une rangée de portes fermées. A quoi servaient-elles ? Qu’est-ce qu’il pouvait y cacher ?
En examinant les serrures, je notai qu’elles pouvaient toutes se verrouiller. Wolffe devait avoir un passe. Wolffe et ses hommes. Ou alors il avait l’air bien con avec son trousseau à mille clefs. Je tentai d’en ouvrir une. Sans succès. Evidemment. Et si j’y collais l’oreille ?
Il y avait des gens dedans. Des gens et… Oh bordel.
Mon cœur bondit, manquant de m’arracher la poitrine, et ma gorge se serra jusqu’à ce que j’étouffe à moitié.
Là, derrière cette porte. Une femme venait de hurler.
Le genre de hurlement qui vous hérisse les poils. Un hurlement de terreur et de douleur mélangées.
Putain c’était quoi ce truc ?!
Je m’éloignai instinctivement de la porte, reculant de quelques pas.
Qu’est-ce que Wolffe fabriquait ?
Wolffe. Oui. C’était pour l’interroger que j’étais là. Ouais. Ouais. Il fallait que je trouve son bureau. Ouais. Peut-être au bout du couloir. Peut-être plus haut.
Je me dirigeai vers l’ascenseur et me retournai. Cette fille hurlait. Et si…
Je me collai contre une autre porte, et vacillai en entendant les cris d’une autre femme. Les cris et les pleurs.
Ma vue se brouilla et je tentai de reprendre mon équilibre en m’appuyant contre le mur.
Un petit lapin
Qui courrait dans l’herbe
Je l’attrape par le cou
Je le montre à ces messieurs
Ces messieurs me disent
Ébouillantez-le
Faites le frire
Ça fera un lapin en moins.
N’est-ce pas Kaelle ?
C’était pas le moment. Vraiment pas le moment. Il fallait que j’arrête ces cris. J’essuyais les larmes qui coulaient sur mes joues.
La porte.
La porte.
Il fallait que j’ouvre la porte. Je tentai de tirer sur la poignée sans résultat avant de me rendre compte que j’avais un flingue en main. Il me suffisait de tirer pour faire sauter la serrure.
De tirer et d’y donner un grand coup de pied pour l’ouvrir.
Ce fut très efficace mais je regrettai immédiatement mon geste.Mon estomac se retourna, et mes poumons furent incapable de reprendre de l’air.
En face de moi, un homme corpulent, la quarantaine, presque chauve, mais propriétaire d’une montre qui devait couter très cher, était en train de sodomiser une blonde au dos ensanglanté. Je repérai un objet brillant dans sa main droite. Brillant et couvert de sang. Putain de malade ! Putain ! Putain ! Putain !! PUTAIN !!!
L’homme s’effondra, et je me rendis compte, seulement là, que mon bras était levé, l’index serrant très fort la gâchette de mon arme.
La femme continuait de pleurer en poussant des petits cris de douleurs. Elle se recroquevilla, et je me retournai en entendant des bruits de pas accourant dans le couloir. Je titubai vers l’encadrement de la porte, essayant de respirer.
Wolffe, espèce de connard. Comment tu peux faire ça ?! Comment tu peux… Putain de bordel de merde !
Je fouillai dans mon sac en jaugeant le nombre de personnes qui arrivaient. Je n’arriverais pas à utiliser mon flingue, ni à me battre au corps à corps dans cet état-là. On m’avait offert des grenades et des fumigènes. Pour le moment, les fumigènes pouvaient servir.
L’épaisse fumée se répandit très vite et je pouvai me barrer. Mais quelque chose me poussait à ouvrir les autres portes. A vérifier.
Une poussée d’adrénaline me permit de défoncer de nouveau la porte d’à côté. C’était une brune, cette fois, à moitié étranglée et couverte de bleus, à genoux devant un type à poil.
Wolffe était un putain de malade ! C’était plus que de la pro…p…pros… Arg ma tête !
L’homme se jeta sur moi.
…Je n’ai jamais descendu quelqu’un aussi vite… Surtout à moitié dans les vapes.
Tout tournait autour de moi, mais j’étais déterminée à descendre Wolf. Cet espèce de connard interplanétaire cracherait tout et crèverait en souffrant comme ces pauvres filles ! Comme si c’était pas assez de les vendre comme ça ! De les prrr….. Pro…prosti… AAAAH ! TU VAS CREVER ENFLURE ! Tu vas crever pour avoir fait ça à TA fille !
Je relevai la tête en haletant. Les autres, derrière, continuaient d’avancer à travers la fumée, et ne tarderaient pas à me rattraper. J’ouvris une troisième porte et descendit le salaud qui s’y trouvait sans même prendre le temps d’analyser quelle torture il infligeait à la fille avec lui. Je me retournai à temps pour tirer sur le premier garde qui braquait son arme sur moi. Je le blessai à l’épaule et un autre derrière bondit. Il me flanqua un tel coup de poing, que je me sentis glisser à terre tandis que tout devenait noir autour de moi. C’était pas le moment de tomber dans les pommes ! Non !
Je suis foutue !
Lorsque je rouvris les yeux, j’étais dans un lit. Merde ! Ils m’avaient capturée et mise dans une de leurs cellules !
Une sonnerie retentit, et je reconnu celle de mon téléphone. Je l’avais pas mis sur vibreur ? Je me redressai et repérai mon sac au pied du lit.
Tiens… Cette pièce m’était familière en fait. Je décrochai.
-T’étais où hier soir ?
Daniel semblait inquiet.
C’était donc pas lui qui m’avait ramené à mon hôtel hier soir.
-Je…
Comment lui expliquer que je ne savais pas comment j’étais rentrée chez moi ? Il se méfierait d’un éventuel sauveur, mais, au vu du mystérieux dossier sur Wolffe, et de la mystérieuse valise d’armes, je ne pouvais que conclure que je bénéficiais d’un mystérieux allié.
-Tu ?
-J’ai suivi ton conseil. Et j’ai trop bu.
Silence.
C’était crédible !
Tiens, c’est quoi ce dossier sur la table de chevet ? Il ressemble pas à celui d’hier…
-Rendez-vous à midi à la « mouette rieuse ». J’ai des informations.
OH PUTAIN !!!
-…. J’aurais aussi des informations…
Je raccrochai sans donner plus de détail, et tombai mollement sur le matelas. Je n’arrivais pas à réaliser ce que j’avais sous les yeux. Non, c’était pas possible. C’était pas possible !!!!
Il fallait décidément que j’aie une petite discussion avec Vendini la tchatche.
Tags : kaelle, wolffe, lapins, sombre, massacre
-
Commentaires