• Chapitre 11: The Big Bad Wolffe

    J'ai totalement zappé de publier ce chapitre hier, sorry. C'est la période des partiels et j'ai presque bouclé les six premiers épisodes des Amazing Justice Girls que je publierais dès que possible ici. Je suis aussi en plein dans mes dossiers d'inscription pour les masters et je prévois un éventuel déménagement à l'autre bout du pays. Mais je ne vous oublie pas ! J'ai prévu tout un tas de choses !

    En attendant, voici le chapitre 11 d'"Une histoire encore plus sombre sans lapins". J'avance lentement dedans, et il se pourrait ..... roulements de tambours.... qu'il y ai une suite encore ! Oui oui, une suite ! Il s'avère que ce que j'ai prévu est beaucoup trop long à expliquer et qu'il va falloir que je coupe plus tôt. Le point positif c'est que j'ai mon intrigue pour la troisième histoire et c'est déjà beaucoup ! 

    Enfin, je vous laisse à votre lecture, et n'oubliez pas de laisser des commentaires, histoire de m'aider à améliorer mes histoires.

     

    Lovely Rita "Why did you smile"

     

     

     

    Wolffe avait vraiment l’air d’un mec louche. Déjà parce qu’il avait une moustache de méchant. Le genre qu’on recourbe du bout des doigts avant de lancer un rire diabolique. Ensuite parce qu’il avait les cheveux gominés en arrière. Comme Venditchatche.

     

    Et enfin parce qu’il portait un putain de costume.

     

    J’étais entourée de mecs en costume !

     

    Je me trouvais dans une voiture que Daniel avait louée, une paire de jumelles à la main et le dos fusionnant avec le siège pour pouvoir me baisser le plus rapidement possible si on regardait dans ma direction.

     

    Derrière, Guillaume avait vissé un casque sur sa tête et prenait des notes dans un petit carnet tout en enregistrant ce qu’il entendait avec un appareil qui ressemblait à un téléphone. Quant à Elie et Daniel, ils nous prouvaient qu’on n’avait besoin que de deux personnes pour filer quelqu’un. Ils avaient un peu discuté avant que Guillaume leur fasse comprendre qu’ils dérangeaient et finalement, Elie avait ouvert un magazine people pendant que Daniel observait les alentours pour plus de sûreté.

     

    J’exagère un peu. C’était Elie qui avait placé le micro sur le col de chemise de Wolffe. Aucun homme ne restait de marbre face à une rousse en talons qui vous bouscule et tente de remettre en ordre votre costume en s’excusant. Du coup, on avait même le numéro de téléphone de notre ordure nationale !

     

    Nous avions commencé la traque dès le matin. Kyle Wolffe était le genre de personne qui pensait que le monde appartenait à ceux qui se lèvent tôt. Pure connerie. Le monde appartient à celui qui porte un flingue.

    Ou peut-être à celui/celle qui déposait des dossiers sur mon lit alors que j’avais même pas laissé de petit mot pour le/la prévenir de mon voyage à Londres. Comment avait il/elle deviné ?

     

    Je commençai à me demander si c’était pas quelqu’un de mon entourage. Et Dieu sait qu’il était réduit, mon entourage !

     

    Il tenait dans une voiture !

     

    Ce qui était le cas en ce moment même.

     

    Mais si c’était une de ces trois personnes, pourquoi ne pas me le dire franchement ? Nan parce que c’était débile de me passer des armes et des indices en douce alors qu’on enquêtait en ce moment même dessus et que je demandais des flingues depuis des jours !

     

    Ou alors c’était aucun d’entre eux. Après tout, Vendini savait où j’étais…

     

    Et si c’était… Vendini ?!

     

    Nan, je crois que je me suis déjà posé cette question en plus.

     

    Mais si c’était lui il faudra qu’il m’explique pourquoi il m’avait filé le dossier d’une parfaite inconnue, morte il y a 15 ans… Il aurait pas pu laisser un post-it pour me l’expliquer ?

     

    Enfin, pour le moment, Wolffe passait en priorité.

     

    Il avait joué les parfait touristes toute la matinée en visitant je sais plus quel musée. C’était là qu’Elie lui avait posé le micro.

     

    Et puis il ne s’était pas passé grand-chose.

     

    Jusqu’aux alentours d’une heure de l’aprèm. C’est-à-dire en ce moment même, où Wolffe était en train de manger avec un autre costard-cravate pendant que nous crevions la dalle, garés en face.

     

    C’était Sherlock-la-mante qui nous avait d’abord informés qu’il ne s’agissait pas d’un simple pote à Wolffe. Mais bon, j’étais pas conne ! On ne serre pas la main à un copain ! Enfin, je crois. Moi je serre la main à personne, de toutes façons.

     

    A partir de là, on avait eu interdiction de sortir de la voiture. Soi-disant, ça compromettrait la mission en nous faisant repérer.

     

    Quatre cons dans une voiture ça se repère déjà assez facilement, je trouve. Mais ce n’était que mon humble avis.

     

    Et puis c’était moi qui avais les jumelles. C’était cool les jumelles.

     

     -Putain ça a l’air bon ce qu’ils bouffent ! Laissais-je échapper.

     -T’ai-je déjà signalé à quel point ton vocabulaire était inapproprié pour une jeune femme ? Siffla le détective en sortant un appareil photo.

     

    Je me retournai.

     -Sans dec’, on pourrait pas envoyer quelqu’un chercher à manger ?

     

    Elie se proposa :

     -Moi ça ne me dérangerait pas.

     -Taisez-vous ! J’entends quelque chose qui me paraît d’une extrême importance. Coupa l’autre.

     

    Rien que ça…

     

    Je soupirai et m’étirai.

     -Et il dit quoi ?

     

    Pas de réponse.

     

    Je braquai mes jumelles sur Wolffe. Si seulement je savais lire sur les lèvres ! Mais bon… Je ne pouvais qu’inventer des dialogues imaginaires.

     

    « -Comment trouvez-vous vos patates sautées ?

    -Un délice ! Aussi délicieux que la dernière pute que j’ai reçu hier. Je vous l’enverrai.

    -Comme c’est gentil ! J’aimerais tester mes derniers instruments de torture Gucci.

    -Je vous en fais cadeau ! Vous pourrez la baiser, lui arracher la langue et tout ce qu’il vous plaira de faire.

    -Je pense que je lui couperai les doigts pendant qu’elle me sucera.

    -Excellent choix ! Aussi bon que ces patates !

    -Ahahahaha que c’est drôle ! (quoi ? Je sais pas ce qui fait rire un costard-cravate !) 

    -Quand je pense que les cons d’en face ne peuvent pas en profiter ! Ils ont vraiment l’air débile, coincés dans cette voiture ! »

     

    J’étais sûre à 200% qu’ils avaient dit au moins un truc de mon dialogue imaginaire et c’était « patates sautées ». Ah non. Ils disent sûrement « pomme de terre ».

     

    La mante religieuse avait arrêté d’écrire. Je me retournai en même temps que Daniel mais Elie nous devança :

    -Alors ? Alors ?

    -L’homme qui déjeune avec Kyle Wolffe est le directeur de l’entreprise pharmaceutique « Rainette »…

    -C’est… C’est… Interrompit Elie en écarquillant les yeux.

     

    Ils échangèrent un regard et je m’impatientai.

    -Bon tu crache l’info ?!

     

    L’insecte fronça les sourcils et leva son index. Son autre main se mit à griffonner sur son carnet et je m’énervai.

    -Putain… (Comment il s’appelle déjà ?) On n’est pas là pour te regarder faire !

    -Hélène. Gronda Daniel à voix basse.

     

    Je mis un peu de temps à réagir à ce « ta gueule » camouflé, à cause du nom d’emprunt, mais finalement me tus et changeai de tactique.

     

    Je suppliai Elie du regard pour qu’elle m’explique de quoi il en retournait, mais elle semblait soucieuse et ne quittait pas la fenêtre des yeux.

     

    Soupirant, je lui tendis ma paire de jumelles.

    -Tiens, si tu veux…

     

    Elle sourit tristement et la prit pour mieux observer les deux hommes. C’était officiel, je ne servais plus à rien dans cette voiture. Et mon ventre gargouillait. Et ça me gonflait qu’on me dise rien. C’était quoi cette entreprise ? Pourquoi Elie réagissait comme ça ?

     

    Etouffant un juron, j’ouvris la portière.

     

    Daniel réagit le premier.

    -Qu’est-ce que tu fais ?

    -J’ai la dalle. Je vais manger.

    -Mais tu mets en péril cette filature, ainsi ! S’exclama la mante religieuse.

     

    Je ne répondis pas et sortis.

     

    Oh bon sang, mes jambes n’en pouvaient plus !

     

    Je fourrai mes mains dans mes poches et m’éloignai de la voiture. C’était officiel, les filatures c’était pas mon truc.

     

    Je savais que mon comportement faisait gamine immature, mais j’en pouvais vraiment plus.

     

    Et puis j’avais un peu peur.

     

    Ouais. J’avais peur qu’ils apprennent pour ce que j’avais fait au petit trafic de Wolffe et que, de fil en aiguille, ils me demandent comment j’avais eu les armes et les infos. Ok, je n’avais rien fait qui me ressemblait pas, mais j’avais pas envie de partager ça tant que j’aurais pas découvert qui était ce mec qui déposait des dossiers dans ma chambre d’hôtel.

     

    Et puis eux aussi cachaient des trucs ! Rien qu’à voir la réaction d’Elie quand l’autre a mentionné l’entreprise du type qui mangeait avec Wolffe, on pouvait se poser des questions !

     

    Elie… La pauvre. Elle devait se sentir super coupable !

     

    Je rentrai dans le premier fast food que je trouvai. Bon bon bon. Le menu végétarien…

     

    Merde ! J’ai oublié mon portefeuille dans la voiture.

     

    Tout en rageant, je sortis et me remis à errer comme une âme en peine. Et affamée.

     

    Ma main rencontra le téléphone d’Eden dans ma poche et je le sortis machinalement pour jouer avec. Je le connaissais pas cœur. Je savais exactement ce qu’il contenait à force de fouiller dedans.

     

    C’était presque devenu une vieille habitude.

     

    J’effleurai l’écran tactile et une idée me vint.

     

    Sur la barre de recherche internet, je tapai le mot « rénete » et le correcteur le remplaça immédiatement par « rainette ». La technologie au service des analphabètes !

     

    Je tombai d’abord sur des sites parlant de grenouilles. Beaucoup de sites. Et au milieu de cet océan de grenouilles, une entreprise pharmaceutique. Une toute petite entreprise qui, d’après les informations sur leur page, était une des branches des laboratoires Belladone.

     

    Rainette (c’est vraiment con comme nom !) était spécialisé dans la contraception et visiblement, sa dernière pilule faisait fureur. Le site était inondé de pubs sur cette pilule et les commentaires positifs des clientes étaient bien mis en évidence. En même temps, je pense pas qu’ils montreraient les commentaires négatifs non plus.

    Entre deux slogans pour la pilule «Evira » (ouais ils ont un don pour les noms cons), ils vantaient leurs préservatifs, gout poire, papaye, chocolat, sensation intense, plaisir ludique, etc…

     

    Que faisait Wolffe avec le patron de cette compagnie ?

     

    Bon quand on associe « pharmacie » et « illégal » on pense « drogue ». Mais je trouvais quand même super bizarre cette spécialisation dans la contracep… Et si c’était le fournisseur officiel de capotes dans son bordel ?

     

    Je fronçai les sourcils et jetai un coup d’œil aux alentours.

     

    Et si la fille du dernier dossier était liée à Wolffe ?

     

    Dans la barre de recherche je commençai à taper le nom de l’inconnue du dossier qu’on m’avait filé en cachette. Eva… Merde, c’était quoi le nom entier déjà ? Eva…. Eva…. Raah fait chier !

     

     

    J’inspirai un grand coup pour ne pas m’énerver en pleine rue. Je ferais cette recherche plus tard. N’empêche, c’était plutôt cool internet. Il faudrait que j’y pense plus souvent.

     

    Enfin, c’était pas internet qui allait me nourrir, là tout de suite…

     

    -Je pensais te trouver dans un restaurant en train de manger.

     

    Je me retournai et vis Daniel, droit comme un i dans son costume. Il avisa le téléphone d’Eden dans ma main mais se retint de tout commentaire. Il pouvait très bien penser qu’il s’agissait de mon téléphone, mais je savais qu’il n’était pas stupide.

    -J’ai oublié mon portefeuille. Grognais-je.

    -C’est bête.

    -N’en rajoute pas une couche !

     

    Il haussa les épaules.

    -Comment ça se fait que tu sois là ? Sherlock t’as viré ? Demandais-je.

     

    Je vis passer quelque chose sur son visage. Ses sourcils se froncèrent une demi-seconde et ses lèvres se pincèrent légèrement.

    -Il vaudrait mieux que je t’explique dans un endroit plus discret.

     

    Cool, j’allais enfin pouvoir manger !

     

     

    Ou presque.

     

    Je louchais sur les pâtisseries du café où Daniel m’avait emmenée. J’allais me rabattre dessus si je voulais avaler quelque chose dans la journée.

    -Bonjour, un café noir, sans sucre, trois muffins au chocolat, deux cookies et deux cupcakes. 

     

    Daniel ne fit aucun commentaire lorsqu’il vit ma commande arriver mais moi je ne me gênai pas.

    -Tu manges jamais ou quoi ?

    -Ca compense avec le fait que toi tu manges tout le temps. Se contenta-t-il de répondre calmement en buvant une gorgée de son café.

     

    Oh, il me déclarait la guerre là !

     

    Et puis je mangeais pas tout le temps ! Enfin je crois.

     

    -L’homme avec qui Wolffe discutait s’appelle Ludwigh Ramsus (Putain avec un nom aussi con, tu m’étonnes qu’il donne un nom de grenouille à son entreprise !). C’est le PDG de l’entreprise pharmaceutique Rainette, spécialisée dans la contraception.

    -Je sais, j’ai fait des recherches sur internet.

     

    AH AH ! Prend ça dans ta tête !

     

    -Sauf que leur pilule a rendu quelques femmes stériles. Continua-t-il.

    -Oh… Au moins c’est efficace.

     

    Regard noir. Ok c’était pas le moment de faire de l’humour. Avalons un cookie pour combler cet instant de solitude.

     

    -L’amie d’Elie en faisait partie.

    -Oh…

    -Elle avait décidé de les dénoncer mais elle a disparu juste après.

     

    Je fronçai les sourcils. Ok, mais quel rapport avec Wolffe ? Et puis…

    -Mais pourquoi ils n’ont pas tout de suite enquêté sur eux ?

    -Tu leur demanderas toi-même. Je n’ai eu que les grandes lignes.

    -Et quel est le rapport avec Wolffe ?

    -Visiblement il l’aiderait à se débarrasser des femmes qui portent plainte.

     

    Ooook, je sais comment il se ravitaillait en putes maintenant. Si ça se trouve c’était la copine d’Elie que j’avais vu la dernière fois.

     

    -Attend, ils parlaient de ça en public ?! Ils sont pas un peu cons par hasard ?

    -Pour notre plus grand bonheur…

    -Mais du côté d’Eden… On n’a plus rien…

     

    Il eut un air désolé.

    -Je te l’avais dit.

     

    Je déteste cette phrase. La phrase que seuls les vieux emmerdeurs disaient.

     

    Je soupirai.

    -On fait quoi du coup ?

    -Guillaume pourrait peut-être nous aider.

    -Ouais ouais… le détective qui a même pas enquêté sur la première personne qui profiterait de la disparition de Machin ?

    -Je suis sûr qu’il a ses raisons. Et vu tes dons de détective…

     

    Ouais, il était direct. Et en plus, il avait raison ce con.

     

    J’avais même pas fini de tout manger qu’il se leva et réajusta son costume déjà parfaitement ajusté.

    -On t’as déjà dit que tu ressemblais à un croque mort, habillé comme ça ?

     

    C’était purement gratuit. Il aurait dû attendre que je termine mes gâteaux.

     

    Mais à part ça je ne pensais pas qu’à la bouffe, hein !

     

    Daniel ne répondit pas et j’ai jamais pu savoir s’il avait été touché par ma remarque.

     

    M’en fous, je me brûlai en avalant le café pendant qu’il payait et embarquai tous les gâteaux qu’il me restait.

     

    L’ambiance était lourde dans la voiture. La filature était visiblement terminée. J’avais presque envie de rentrer à pieds, moi et mes gâteaux.

     

    Mais en voyant l’air abattu d’Elie, j’étais restée.

     

    Et aussi parce que j’aurais été incapable de rentrer à l’hôtel toute seule.  

     

    Je n’avais pas spécialement envie de discuter avec Elie. Elle n’était pas encore au courant de ce que Kyle Wolffe faisait des filles, mais rien qu’avoir la confirmation qu’il était arrivé des bricoles à son ex l’avait vachement secouée. J’étais nulle pour réconforter les gens et j’avais carrément peur de lâcher le morceau à propos du massacre. Cela dit, j’avais vraiment envie de l’aider, de faire quelque chose pour elle. De lui ramener la tête de Wolffe sur un plateau d’argent. De la protéger…

     

    Elie s’était embarquée dans une histoire beaucoup trop dangereuse pour elle et c’était pas Sherlinsecte qui allait la défendre.

     

    Enfin… C’était quand même beaucoup plus simple quand j’étais toute seule à m’occuper moi-même.

     

    Rectification.

     

    C’était déjà assez compliqué quand je m’occupais de moi-même.

     

    Après un repas tendu et une douche brûlante, j’enfilai machinalement un tee-shirt trop large et une culotte en réfléchissant à un moyen de boucler l’enquête sur Wolffe sans me griller.

     

    Si ça ne tenait qu’à moi, genre pas de co équipiers, rien, je l’aurais descendu. Il était clair que l’usine n’était qu’un contrat d’Eden. Rien à voir avec son MEE (pour ceux qui l’ont oublié, MEE=Mystérieux Employeur d’Eden). Et si l’autre insecte géant n’avait rien trouvé sur Kyle, le Big Bad Wolffe, c’était, d’une, qu’il était juste doué pour dissimuler son trafic, et de deux, que l’autre détective de mes deux était un incompétent.

    Toujours est-il que je devais chercher d’autres pistes pour trouver Eden. Mais il y avait Elie. Elle était gentille et attentionnée. Je pouvais pas la laisser comme ça…

     

    Je feuilletai encore une fois le dossier qu’on m’avait déposé. Eva Garner. C’était comme ça qu’elle s’appelait.

     

    Je tapai son nom sur internet, priant pour trouver le moindre petit indice. Mais rien.

     

    Je soupirai et me glissai dans le lit.

     

    Je pigeais rien à ces dossiers. Rien du tout.

     

    Tout en fixant le téléphone sur ma table de nuit, j’essayais de lâcher prise. On dit qu’on résout mieux les problèmes quand on prend un peu de distante, qu’on arrête d’y penser quelques heures. Je sais pas si ça avait marché avec moi, en tout cas ça semblait une bonne méthode pour s’endormir rapidement.

     

    Je sais pas non plus si c’est le bruit qui me réveilla quelques heures plus tard. Le bruit ou le truc qui m’avait effleurée.

     

    Je me redressai brusquement.

     

    Il y avait quelque chose dans ma chambre.

     

    Quelque chose, oui. Pas quelqu’un.

     

    Et j’avais rien pour me défendre sous l’oreiller.

     

    Tout en priant pour que ça soit un chat qui serait entré par la fenêtre euh… fermée… je tâtonnai à côté et allumai la lampe de chevet.

     

    Mon souffle se figea et je crois bien que mon cœur aussi. Je restai tétanisée, observant la scène.

     

    C’était un cauchemar. C’était pas possible autrement. Oui. Un cauchemar. Oui. Oui. Oui. Oui… Un. Cauchemar.

     

    Pas. Possible… Autr…

     

    L’un d’entre eux me frôla, laissant une trace écarlate sur mon bras.

     

    C’était réel.

     

    Je crois que ce fut à ce moment-là seulement que le temps se remit en route et que je recommençai à respirer. Je me recroquevillai contre la tête de lit, tentant de rentrer dedans, si c’était possible.

     

    J’avais l’horrible impression que si je clignai des yeux, ils se jetteraient tous sur moi.

     

    Mon souffle se fit saccadé, je n’arrivais plus à respirer. Il me fallait de l’air ! Le plus d’air possible !

     

    J’inspirai et, finalement, hurlai.

     

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