• On commence à attaquer les épisode inédits !

    N'hésitez pas à donner votre avis ^^

     

    Episode 4: Zen

    Episode 4: Zen

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    Episode 4: Zen


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  • Episode 3: Mission impossible

     

    Episode 3: Mission impossible

    Episode 3: Mission impossible

    Episode 3: Mission impossible

     


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  • Vous vous demandiez ce qui terrifiait ainsi Kaelle dans le dernier chapitre ? Eh bien dans celui là, je rajoute une couche de mystère !! N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, si vous aimez, si vous n'aimez pas, si vous vous en fichez totalement, bref, réagissez ^^

    Et bonne lecture !

     

    Lzn02 "Le temps détruit tout"

     

     

     

     

    Des lapins. Une vingtaine de lapins tachés de sang avaient envahi ma chambre. Le sang en question appartenait à un cadavre posé aux pieds du lit, comme pour m’empêcher d’en sortir.

     

    Je continuais de hurler. Comme si retrouver l’usage de ma voix allait me rendre celui de mes membres. En vain.

     

    Kyle Wolffe avait été égorgé, mais aussi éventré et ses tripes étaient éparpillées partout autour de lui. Les lapins pataugeaient dans le sang, n’hésitaient pas à grimper sur le cadavre et leurs pattes s’enfonçaient là où il n’y avait plus qu’un trou à la place des organes.

     

    Est-ce qu’ils l’avaient mangé ?

     

    Bien sûr qu’ils l’avaient mangé ! C’est des lapins !

     

    Je hurlai de nouveau lorsque l’un d’entre eux me frôla de nouveau, me blottissant contre la tête de lit et la serrant le plus fort possible entre mes doigts.

     

    Un bruit me fit sursauter, la porte s’ouvrit brusquement et un grand blond en boxer, une arme au poing, entra brusquement.

     

    Je restai tétanisée tandis que le blond examinait toute la pièce à la recherche d’une éventuelle menace.

    J’agrippais toujours la tête de lit en le regardant faire, mais j’avais cessé de crier.

     

    L’homme poussa quelques lapins du pied et se pencha vers moi. Il se tenait de l’autre côté du lit, à l’opposé de feu Kyle Wolffe et me tendit la main.

    -Kaelle, il faut sortir de là.

     

    Comment est-ce qu’il connaissait mon nom ? Pourquoi me paraissait-il aussi familier ?

     

    Je l’observai de haut en bas, notant les multiples cicatrices sur son torse, mais la peur que provoquaient les lapins ensanglantés était trop forte. Je n’arrivais plus à aligner deux pensées cohérentes.

    -L… Les… Les… Ma voix tremblait et je sentais les larmes monter.

     

    L’homme écarta les lapins qui nous séparaient et insista.

    -Kaelle !

     

    Oh putain ! Daniel !

     

    C’était Daniel pas coiffé et sans costume !

     

    Il s’impatienta et se pencha plus pour m’attraper et me tirer hors du lit. J’aurais voulu bouger par moi-même, ne pas vaciller, et ne pas rester tétanisée une fois debout, mais je n’arrivais plus à me contrôler.

    -Les lapins ! Laissais-je échapper d’une voix aigüe.

     

    Ils vont te manger !

     

    Me supportant d’une main, Daniel tenta de me raisonner.

    -Il faut sortir de là avant que le personnel n’arrive !

    -J’y arrive pas. Sanglotais-je. J’arrive pas à bouger !

     

    Il poussa un long soupir et je le sentis plus que je le vis passer sa main sous mes cuisses tout en renforçant sa prise dans mon dos pour me soulever. Je ne pouvais lâcher les lapins du regard, me crispant au moindre de leur mouvement dans ma direction.

     

    Daniel traversa la chambre en quelques enjambées et je remarquai enfin qu’Elie et la mante religieuse se tenaient à l’entrée, horrifiés eux aussi. Depuis combien de temps étaient-ils là ? Pourquoi n’étaient-ils pas venus m’aider ?

    -Récupérez ses affaires en évitant de laisser des traces. Ordonna Daniel.

     

    J’avais à peine quitté ma chambre que je me rappelai mon aversion pour le contact humain. Masculin tout particulièrement. 

     

    Une phobie après l’autre.

     

    Le contact de mon bras nu contre son torse me révulsa. Et je ne parle pas de sa main pressée sur ma cuisse !

    D’une voix neutre, je demandai à ce qu’il me pose par terre, mais Daniel ne répondit pas et continua de marcher jusqu’à sa chambre. Il ne cessait de regarder à droite et à gauche, soucieux.

    - Pose-moi. Insistais-je, sentant que je pouvais m’effondrer intérieurement d’un instant à l’autre.

     

    Toujours pas de réponse.

     

    Je me sentais de plus en plus mal et la bile commença à monter dans ma gorge.

     

    Lorsqu’enfin il arriva dans sa chambre encore ouverte et me relâcha, je sentis mes genoux céder et m’effondrai à terre. Mais il n’en avait plus rien à faire. Ou alors il avait senti qu’il ne fallait plus me toucher.

    Il enfila une chemise et un pantalon de costume. Ça me rassurait de le retrouver avec ce qui le caractérisait le plus. Et dire que je l’avais même pas reconnu tout à l’heure !

    Je repensai aux lapins, à Wolffe et fondis en larmes.

     

    On toqua à la porte et je m’écartai pour laisser Daniel ouvrir prudemment, dissimulant son flingue pointé vers les éventuels gêneurs. Il laissa entrer Elie et Sherlock avec mon sac avant de refermer la porte.

    -Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Demanda finalement Elie, bouleversée.

     

    Elle se précipita sur moi et me serra contre elle pour me rassurer.

    -Aucune idée. Avoua Daniel en enfilant nerveusement ses chaussures. Je vais m’occuper de la scène de crime et des vidéos de sécurité. Habillez-vous et sortez le plus vite possible.

     

    Il sortit de ses affaires une petite bouteille et fourra quelque chose dans sa poche. Puis enfila une paire de gants noirs et une veste avant de ranger son arme dans sa poche intérieure.

     

    Lorsqu’il fut sorti, je restai encore quelques instants dans les bras d’Elie en sanglotant. Puis, quand les larmes ne furent plus que reniflements et tressautements des épaules, je m’éloignai légèrement et constatai son haut, trempé.

    -Désolée. Soufflais-je.

    -C’est pas grave.

     

    Sa voix était douce. Elle voulait pas me brusquer.

    En la voyant comme ça, pleine de compassion, j’eus de nouveau envie d’enfouir mon visage contre elle et de la laisser me serrer pour me rassurer. Mais on n’avait pas le temps.

    Quand Daniel parlait de s’occuper de la scène de crime, je savais qu’il brûlerait toutes les preuves qui nous impliqueraient.

     

    L’insecte géant posa sa main sur l’épaule d’Elie.

    -Il faut s’habiller et récupérer nos affaires.

     

    Elle se releva à contrecœur et me promit de revenir vite. Je secouai la tête et leur donnai rendez-vous plutôt à la cabine téléphonique près de l’hôtel.

    Les pompiers n’allaient pas tarder, si les policiers ne les devançaient pas, et il fallait éviter de se rassembler juste devant le lieu du crime avec nos valises et nos têtes de traumatisés.

    Une fois qu’ils furent partis, j’enfilai un tee-shirt, un short et une paire de tennis. L’alarme incendie retentit alors que je fermai ma valise pour sortir.

    J’avais retrouvé mon calme et mon sang froid dans les bras d’Elie. Je pouvais gérer cette situation maintenant.

     

    Daniel entra au même moment. Je le regardai fermer son sac de voyage et se diriger vers la sortie en m’entrainant avec lui. Il était bien plus calme que moi. Sûr de lui et professionnel. Il devait avoir récupéré les vidéos de surveillance, éteint les caméras et même brûlé les registres où nous apparaissions. Je n’avais aucun souci à me faire sur ce point. Daniel était doué.

     

    En rejoignant Elie et la mante religieuse, je me rappelai de son irruption pour me sortir de cette chambre terrifiante et hésitai. Hum. Non. C’était pas le moment pour les remerciements.

     

    Les sirènes de pompier se rapprochaient pendant que nous nous éloignions pour prendre un taxi. Daniel chercha quelques instants sur son téléphone avant de donner notre destination et, une demi-heure plus tard, la voiture s’arrêta devant un petit motel.

    Alors que nous traversions le petit hall mal éclairé, il donna quelques précisions pour la suite des évènements :

    -Je nous réserve un vol pour demain.

    -Je pense qu’il nous faudrait quelques explications en premier lieu…

     

    Je foudroyai la mante religieuse du regard. Daniel répondit calmement :

    -On mettra tout à plat, une fois reposés.

     

    Très bonne idée. Je n’avais aucune envie d’expliquer quoi que ce soit ce soir. Je n’arriverais sans doute pas à dormir, mais j’aurais du temps pour digérer ce qu’il s’était passé.

    Daniel réserva quatre chambres, me jeta un rapide coup d’œil, fronça les sourcils, hésitant, et finalement redevint lui-même. Froid et calme.

     

    Qu’est ce qui lui était passé par la tête ?

     

    Dans les couloirs vides, je commençai à me déconnecter doucement de la réalité.

    Qui avait tué Wolffe ? Pourquoi me l’avoir mis dans ma chambre ? Pour m’accuser ?

    Pourquoi les lapins ?

     

    Pour qu’ils te mangent ! Me susurra la voix de Lucy.

    Je frissonnai et ravalai ma salive.

    On voulait me faire peur.

    Quelqu’un savait exactement pour Lucy et ses lapins. Il ou elle savait aussi que j’en avais peur.

    Qui ?

    Je m’étais efforcée de cacher cette phobie, même à Daniel, pare que, avouez que c’était la honte de hurler comme une fillette devant un lapin !

     

    -Hélène ?

     

    Et si cette personne était aussi au courant pour ce que j’avais fait chez Wolffe ? Peut-être que ça avait un rapport ? J’avais souhaité la mort de cette enflure… Peut-être qu’un déséquilibré…

     

    -Hélène !

     

    Et bon sang, comment est-ce qu’on avait pu me retrouver à Londres ?! Comment on avait déplacé un cadavre et autant de bestioles dans un hôtel aussi chic ? Peut-être que Daniel n’aurait pas dû supprimer la vidéo de sécurité. Il aurait pu l’embarquer pour qu’on regarde qui était passé, et comment ! Ouais… Dans l’urgence, Daniel avait merdé. Daniel que je ne verrais plus de la même façon, maintenant que je savais qu’il ne dormait pas avec son costard. Je me demandais comment il s’était fait toutes ces cicatrices… Peut-être des « souvenirs » d’anciennes missions…

     

    -Kaelle ?

     

    Je me retournai, surprise, et compris presque immédiatement que je m’étais grillée toute seule. Comment la grosse mante religieuse connaissait mon nom ?

     

    Comme s’il avait lu dans mes pensées, il s’expliqua :

    -C’est comme cela que Daniel t’as appelée tout à l’heure.

    -Tout à l’heure ?

     

    Putain c’était vraiment la soirée conneries !

     

    -Dans ta chambre.

     

    Il semblait gêné. Comme si me rappeler la scène était une très mauvaise idée. Ce qui était le cas, hein. Mais je ne le pensais pas capable de compassion, ou d’une connerie dans ce genre.

    Peut-être qu’il était un peu secoué… Après tout, un détective ne devait pas être habitué à voir des cadavres…

     

    Daniel s’était figé, derrière nous. Il soupira en se pinçant l’arête du nez entre le pouce et l’index. Visiblement, il ne savait pas que les deux autres étaient déjà dans la chambre quand il m’avait appelée par mon véritable nom.

    -Kaelle bénéficie d’une sorte de… Programme de protection. Articula-t-il.

     

    Ouais, c’était ça, à quelques détails près. Même si les autres n’avaient pas l’air super convaincus.

     

    -Je suis crevée et j’ai pas envie de parler de ça. Grognais-je en trainant mes affaires jusqu’au numéro de porte indiqué sur ma clef.

    -Nous vous expliquerons tout demain.

     

    Ca faisait beaucoup de choses à expliquer. Beaucoup de choses à avouer. J’avais pas envie d’être à demain.

    En fait, si je pouvais filer en douce…

     

    Une fois dans ma chambre, je contemplai le petit lit. Une chose était sûre, c’était pas l’hôtel quatre étoiles qu’on venait de brûler !

    De toute façon j’avais aucune envie de dormir. Rien que le fait de savoir qu’un mec pouvait entrer dans ma chambre avec un cadavre et trois tonnes de lapins sans que je m’en rende compte me foutait les jetons.

     

    On toqua à ma porte. Putain, il y avait aucun moyen d’être tranquille ?!

     

    Daniel semblait soucieux. Encore une fois. C’était bizarre de le voir afficher une émotion aussi longtemps.

    Il regarda de droite à gauche et me tendit un flingue.

    -On ne sait jamais.

     

    Eh ben ! Il aura fallu un cadavre pour que j’aie enfin une arme ! (officiellement)

    -Comment ça se fait que tu te trimballes toujours avec ? Ton boulot n’était pas un truc clean et tout ça ?

     

    Ouais parce que bon, il avait l’air tout propre sur lui, mais il avait toujours ses flingues et de quoi faire brûler des preuves dans son sac !

     

    Il haussa les épaules.

    -Une vieille habitude.

     

    Je considérai l’arme entre mes doigts. C’était rassurant.

    Finalement, je cédai un :

    -Merci.

     

    Et continuai dans ma lancée.

    -Merci pour ça et… Pour tout à l’heure aussi.

    -C’est normal.

    -Oh c’est bon, pour une fois que je te remercie, hein ! Râlais-je, pour me redonner un peu de contenance.

     

    Daniel ne réagit pas. Il tourna les talons en me souhaitant une bonne nuit.

    -Ah… Attend !

     

    Je le rejoignis en une enjambée dans le couloir et demandai, tout bas.

    -On va vraiment tout dire aux autres ?

     

    Pas de réponse. Ce qui voulait dire « oui ».

    -On pourrait pas juste se barrer, disparaitre quoi ?

    -Guillaume est détective. Me rappela-t-il. Ne t’inquiète pas. Il n’y aura aucun problème…

     

    Je savais ce que sous entendait cette phrase. Et, pour une fois, ça me gênait.

    -J’ai pas spécialement envie de liquider Elie si elle le prend mal. Avouais-je.

     

    Daniel secoua légèrement la tête.

    -Ne t’inquiète pas et repose toi.

    Il me contourna et s’éloigna dans le couloir pendant que je restai au milieu, comme une conne, un flingue à la main.

     

    Finalement je rentrai dans ma chambre et m’affalai toute habillée sur le lit. Je ne dormirais pas.

    Me recroquevillant sur moi-même, je serai mon arme comme un doudou et laissai l’adrénaline retomber.

     

    Cette mise en scène avait été faite spécialement pour moi, ce qui signifiait que là, quelque part, dehors, un malade voulait me faire peur. Et ça marchait. J’étais terrifiée.

     


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